Le canal à Chitry, fevrier 2010
Le canal du Nivernais à Chitry les mines
Le bassin de Chitry gelé
Fin de journée, sur le tard nous décidons de faire une ballade le long du canal. C’est l’hiver et aucun bateau ne se repose au port aussi nous choisissons pour une fois le canal en direction de la Chaise. A partir de Pâques quand le bassin est livré au tourisme fluvial ce bief est moins calme et moins riche en vie sauvage que le bief aval en direction du pont-levis.
A la surface de l’eau subsiste un voile de glace qu’un petit cailloux perce sans difficulté.
Penichette de la Tamise au port
Nous croisons les deux pénichettes bleues de la Tamise, déposées devant la capitainerie. Leur voyage s’est arrété à Chitry il y a quelques années et la seule route qu’elles parcourent encore va du bassin à flot à la capitainerie à sec. De chaque bateau s’échappe une jolie fumée blanche provenant sans doute de quelque poêle à bois qui à cette heure hivernale doivent fonctionner à plein. A notre gauche nous laissons le château de Chitry éclairé par un soleil rouge, son imposante stature égayée par une multitude de fenêtres illuminées.
Chateau de Chitry
Nous marchons, l’Yonne à notre gauche, rapide et pleine, le canal à droite aux eaux paresseuses, un peu laiteuses. Contraste entre lenteur et vivacité, transparence et opacité.
Nous passons la première écluse, celle de Chaumot, vide et silencieuse quand j’ai le souvenir d’une écluse en été envahie de fleurs, tenue par une éclusière tonitruante qui faisait un peu peur aux enfants. Le bruit de la chute d’eau dans le sas est assourdissant.
Nous dépassons « le Bois le Boeuf ». Christian y restait des journées entières avec ses parents pour pêcher de l’autre côté du quai de hallage. Autrefois un chemin permettait d’y accéder à pied. C’est là qu’aux environs de ses quinze ans,une carpe a entraîné au large sa ligne et sa canne. Il la voyait parcourir le canal tel un périscope qui émerge et replonge aussitôt. Il a finalement récupéré son matériel en s’aidant tant bien que mal d’une branche d’acacia mais le poisson avait disparu en entraînant une bonne partie de la ligne.
A la deuxième écluse, l’écluse de Narcy nous prenons le petit chemin sur la gauche en direction de L’Yonne, 200 mètres plus loin nous abordons la rivière. En face le moulin de Narcy, un peu triste avec ses volets fermés, s’accroche au courant. Plus à gauche une belle ferme nivernaise flanquée d’une tour semble aussi en léthargie.
Sur le chemin du retour, le long du canal, les arbres s’inscrivent en filigrane sur le ciel noir. Nous dérangeons un couple de faisans qui s’est installé en hauteur pour passer la nuit puis nous croisons une cohorte de corbeaux qui rentrent à la corbeautière.
Faisan de Colchide
Corbeaux sur une branche, aquarelle originale de Christian Daché